Cultiver son safran (bio)
Dans mon jardin, j'aime parfois essayer de planter des arbres ou des plantes qui pourraient surprendre, comme un kiwi ou du safran.
Concernant le safran justement, il s'avère qu'il s'est très bien adapté au climat de la région dans laquelle j'habite, avec ses gelées à -20°C (le kiwi Issai aussi, si d'aventure ça vous intéresse). Des gelées si fortes sont rares, mais quand on décide de planter quelque chose il faut que cela puisse résister au climat rustique de la région.
Je vous explique ici comment j'ai procédé et je vous fais un bref compte-rendu de la situation actuelle (2018 : deuxième année de culture).
J'ai choisi les bulbes les plus gros (calibre 10/11) car, ayant atteint cette taille, ils allaient produire plus vite et directement en plus grandes quantités (plutôt que d'en acheter des petits qui doivent grossir pour atteindre ce stade, donc).
J'ai aussi laissé 35 à 40 centimètres entre chaque ligne de bulbes pour pouvoir désherber facilement. Il est possible de les serrer plus, mais comme j'avais de la place j'ai préféré pouvoir manœuvrer plus facilement avec mes outils sans risquer d’abîmer quoi que ce soit.
La première année déjà, soit quelques semaines après la plantation, de petites tiges vertes ont commencé à sortir de terre. Je me suis demandé si c'était déjà ça et il s'est avéré que oui ! J'ai ainsi pu récolter mes premiers stigmates, quelle joie !
Ensuite, j'ai désherbé régulièrement pendant la saison de récolte (octobre) et durant le reste de l'année pour éviter que la zone ne soit envahie d'herbes indésirables qui pourraient à force prendre le dessus sur les bulbes. Je n'ai effectué aucun traitement, même bio.
Pour éviter de blesser mes bulbes, j'ai mis à chaque bout de ligne un repère. Ainsi, en désherbant, je savais où il fallait que je fasse attention. Pensez-y, car une fois que les tiges ont fané et séché, impossible de savoir où sont les lignes de bulbes !
Une fois les fleurs récoltées, séparer les stigmates du reste de la fleur. Je le fais à l'aide d'une pince type brucelles pour éviter tout contact avec les doigts. L'idéal serait de pouvoir les enlever tout en laissant les fleurs sur place - les abeilles et les bourdons les apprécient - mais malheureusement c'est moins pratique.
Lorsque les stigmates sont séparés de leur fleur, il faut enlever leur base (partie blanche et jaune) pour ne conserver que la partie rouge. Tenir les stigmates à leur base avec la pince et couper avec des ciseaux.
Pour les sécher, il y a plusieurs techniques. De mon côté, je les sèche au four réglé à 45°C (chaleur statique en haut et en bas, donc sans air pulsé), durant 15 minutes et cela suffit amplement. À vous de faire des essais pour voir quels réglages fonctionnent avec votre four.
D'autres techniques sont indiquées sur le site Sativus.com (👀, voir "effeuillage"), peut-être en utiliserez-vous une autre.
Après le séchage, les filaments auront perdu une bonne partie de leur masse, n'espérez donc pas vous mettre à en offrir ou en vendre des kilos la première année (ni les suivantes d'ailleurs si comme moi vous prenez des bulbes en quantité raisonnable et pas 2'500 comme cela est aussi possible sur leur site). En effet, selon Sativus.com, il faut compter cinq kilos de filaments frais pour obtenir un kilo de filaments séchés !
Cependant, ne désespérez pas, c'est la deuxième année que j'en récolte et je vois déjà une belle augmentation du nombre de fleurs par rapport à l'an passé. Le cap du premier gramme est passé ! 😁
Une fois les filaments séchés, sortir la plaque du four et laisser refroidir. Conserver dans un bocal en verre fermant hermétiquement.
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